Pour Le Robert en ligne, le mot « éducation » issu du latin educatio admet trois acceptions. Il désigne succinctement la « mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain » ; le « développement méthodique d’une faculté » et la « connaissance et pratique des usages de la société, relativement aux manières, aux égards, à la politesse ». En d’autres termes, l’éducation est l’instruction ou l’enseignement qui s’acquiert, se pratique et devient un mode de fonctionnement, c’est-à-dire un savoir-vivre. Il existe à cet effet trois formes d’éducation à savoir : l’éducation familiale, scolaire et sociale qui contribuent à la fabrique et la consolidation des individus. De ce fait, comment se décline ces configurations de l’éducation ? Quels sont leurs spécificités et leur apport dans l’élévation (en matière de dépassement, d’accomplissement de soi) de l’individu ? Ainsi, dans notre argumentaire, nous tenterons d’apporter des pistes de réponse à ces interrogations en explicitant à tour de rôle les formes d’éducation.
Le cercle familial dit-on communément est la base, le fondement de l’éducation d’un enfant, un individu. On peut appeler « éducation familiale » l’ensemble des moyens physique, matériel, émotionnel mis en place par les parents au profit du rayonnement de leur enfant. L’éducation familiale représente donc les valeurs, les principes, les compétences, etc. transmis aux enfants afin d’assurer leur protection tant physique que psychique. Elle concourt à la création de l’être, c’est-à-dire sa personnalité. Et en ce sens, elle doit être de qualité afin que celui qui la reçoit le soit autant. Selon Vygotski repris par Gaïd Le Maner-Idrissi et Julie Briec dans leur article intitulé « Caractéristiques personnelles du jeune enfant et attitudes éducatives » offert à l’ouvrage collectif Traité d’éducation familiale, « c’est grâce à l’aide dispensée par l’adulte que l’enfant va pouvoir accéder à un niveau de connaissance et de compétence supérieure ». Les parents sont à l’image d’un guide qui veille et aide l’enfant à se découvrir lui-même et à poser ses marques dans ce grand champ qu’est la vie, le monde. Au Gabon, l’éducation familiale d’un enfant est à la frontière de l’héritage colonial c’est-à-dire la (modernité) et de la tradition ; et est fortement marquée par une influence sociale. Aussi, faut-il préciser qu’elle varie en fonction du genre (féminin/masculin) de l’enfant car traditionnellement, l’éducation que reçoit un garçon n’est pas la même que celle d’une fille.
Les parents ne sont pas les seuls responsables de l’éducation de leurs enfants, ils sont entourés par un certain nombre d’acteurs, partenaires. Le gouvernement gabonais, par le biais de la scolarisation contribue à l’éveil et la formation des citoyens. Son rôle essentiel est de révéler et développer les aptitudes des apprenants par les leçons qui y sont enseignées et les activités organisées (journées culturelles, journées d’études, etc.). L’école forme et aiguise l’esprit des enfants, elle les met en situation. C’est-à-dire dans les conditions qu’exige aujourd’hui le monde professionnel. Par extension, l’école est une institution sociale indispensable qui remplit une triple mission : l’autonomie intellectuelle, la socialisation et la construction de l’identité patriotique afin de favoriser l’intégration des individus.
Au Gabon, dit-on communément que l’enfant appartient à tout le village. En d’autres mots, la communauté à l’instar du cercle familial et de l’école à un droit de regard sur l’éducation d’un enfant. L’éducation sociale, par un ensemble de règles, conditionne les agissements en société, les rapports à autrui, à l’environnement, etc. L’éducation sociale permet à l’individu de penser, se penser, de vivre harmonieusement avec la nature et l’autre. Rappelons-le, en Afrique en général et au Gabon en particulier, l’éducation sociale est inhérente aux pratiques culturelles ; dans cette logique, elle aide l’individu à prendre conscience de ses devoirs et de la part qu’il a à jouer dans l’aboutissement de sa propre éducation et par extension, la réalisation de la liberté humaine. Les restrictions sociales ont pour but d’élaguer les débordements de l’homme et de participer au progrès social.
Arrivé au terme de cette réflexion, il en ressort que l’éducation est avant tout un retour vers soi-même car en vérité, « l’homme en éduquant les autres il s’éduque lui-même ». Aussi, elle est la garantie du développement humain et la transformation intégrale d’une société dont elle conditionne même de la survie.
Nous pensons à la lumière d’Emmanuel Kant que « l’homme ne devient Homme que par l’éducation ». Elle représente le moyen par lequel l’individu découvre son humanité et s’ouvre aux possibles du monde. En outre, à toutes ces formes d’éducation, s’adjoint l’éducation personnelle, celle qu’on acquiert au prix de nombreuses expériences.
Clarisse MABITI, Etudiante de Master I au Département de Littératures Africaines, Parcours Littérature Gabonaise (UOB) et Ecrivaine Gabonaise.
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